Histoire de l'Église

un peu d'histoire

Historique

de l'Eglise Reformée Evangélique de Vauvert

Les origines

L'existence du petit temple s'ajoutant au grand temple de Vauvert est un exemple caractéristique de la tension qui s'est manifestée au 19 ème siècle entre orthodoxes et libéraux au sein des églises réformées de France.
Quelques années avant le fameux synode de 1872, où chaque courant a pu compter ses troupes, certaines situations locales étaient devenues très explosives ; tel était le cas à Vauvert .
Le pasteur titulaire, M. Tarrou était un libéral convaincu et quelque peu provocateur. L'église, elle, était divisée .
Une fraction de la communauté, et notamment une bourgeoisie relativement fortunée, avait gardé une foi traditionnelle, tandis que le conseil presbytéral semblait inerte ou gagnait aux idées libérales.
Un dernier élément très important vient expliquer l'origine de la cassure : un deuxième pasteur, M. Grassard arriva en 1866 en tant qu'auxiliaire chargé de seconder M. Tarrou. Or, cet auxiliaire était favorable aux idées évangéliques.
Après des années de friction, une étincelle finit par mettre le feu aux poudres.
C'est à la suite d'une prédication donnée par M. Tarrou le jour de Pâques, où la résurrection corporelle de Jésus-Christ fut formellement niée que, semble-t-il, la décision de se séparer eut lieu. Celle-ci fut effective le 28 avril 1867.

Le feu du premier amour

Le premier culte de la communauté séparée rassembla 500 personnes .
M. Grassard fut, durant un an, le pasteur de la nouvelle église, et on s'assemble tout d'abord dans un local provisoire situé au début de la route de Nîmes. Mais la jeune communauté ne manqua pas de ressources et en moins de deux ans elle fit édifier le temple actuel rue de l'Oratoire.
L'inauguration eu lieu le 11 mars 1869 en présence de 19 pasteurs et d'une très nombreuse assemblée. Dans le même élan, ont fit construire un petit bâtiment supplémentaire dans l'enceinte du temple afin de loger un concierge. Ce dernier sera, durant de longues années, non seulement logé mais également salarié en échange de ses services.
Par contre, et c'est curieux, on ne se préoccupe pas d'acquérir ou de faire construire un presbytère.
Ce n'est qu'en 1921 qu'un leg vient résoudre ce problème. Une grande maison située dans la rue de la République est en effet offerte à l'association cultuelle pour le logement des pasteurs du temple de l'Oratoire.

Evangélique toujours

Côté histoire ecclésiastique, il va de soit, lorsque se sont constituées les unions d'Eglises, suite à la loi de séparation de l'église et de l'état, que le grand temple de Vauvert s'est affilié aux Eglises Réformées (E.R), tandis que le petit temple optait pour les Eglises Réformées Evangéliques ( ERE).
Lors de la tentative de réunification du protestantisme français, la paroisse de l'oratoire sous la présidence du pasteur Albert Cruvelier fut la première (dès 1936) à annoncer qu'elle ne se rallierait pas au projet de fusion tel qu'il était préparé à Paris par la délégation mixte.
Elle s'est ainsi détachée préventivement de l'union des ERE qui se dirigeait majoritairement vers l'unité.
Tout naturellement l'église allait s'affilier par la suite à la nouvelle UNEREI, retrouvant ainsi un « cadre évangélique », convenant à sa personnalité et à son histoire.

Evangélique... mais vivant de sa gloire passée !

Ce qui frappe tout particulièrement lorsque l'on observe la vie de cette paroisse, c'est le phénomène de ce déclin qui a marqué 70 ou 80 ans de son histoire, et qui a commencé à être perçu au tournant du siècle, une génération après l'élan fondateur.
On observe une perte d'intérêt pour les activités parallèles (réunions de prières, études bibliques), peu de baptême, puis diminution de l'assistance au culte et vieillissement général.
Tout doucement il faut réduire la part donnée au concierge jusqu'à ce qu'il se contente du seul hébergement.
Et puis les vrais problèmes financiers commencent à apparaître.
Le phénomène ira en s'accentuant après la seconde guerre mondiale et l'église va manger son pain noir.
Dans les années 60, l'assistance au culte est si faible qu'on abandonne le temple pour la grande salle qui se trouve derrière. Aux assemblées générales, sur la vingtaine de membres encore inscrits, seulement une dizaine sont présents et tentent de gérer ce qui reste de l'église.
La contribution financière de l'Union Nationale tombe jusqu'à représenter un quart du coût d'un poste pastoral permanent. Il est alors envisagé de supprimer le poste et de rattacher Vauvert à l'église de Nîmes.

La pluie de l'arrière saison

Deux événements se produisent alors et marquent le début d'une véritable résurrection.
Le premier a un caractère symbolique. En 1969 l'ancien presbytère de la rue de la République est vendu. L'église ne pouvait plus entretenir un bâtiment si vaste, en mauvais état, et dont le seul chauffage représentait un sacrifice financier considérable.
Avec la somme reçue, la communauté fait bâtir un presbytère tout neuf et tout à fait fonctionnel, juste derrière le temple. On est au bord de l'asphyxie, sur le point de voir le poste pastoral définitivement supprimé....et on construit un presbytère !!!!!.
Cet acte de FOI va être suivi en 1972 d'un deuxième événement : l'arrivée de M. Van Dyk, un nouveau pasteur,  jeune, formé aux méthodes modernes d'évangélisation. C'est le début d'un nouveau temps de grâce pour l'église.
Certes les choses n'évoluent pas rapidement, surtout dans les premières années, mais la communauté se reconstruit. Cette ancienne paroisse protestante va voir arriver de nouvelles personnes, notamment des jeunes, des jeunes ménages, de nouveaux convertis venant de milieu catholique, et des évangéliques, attirés par le rayonnement de cette église en plein renouveau. En l'espace de dix ans une église réformée évangélique « new look » est re-formée sur les fondements de l'ancienne. Le culte hebdomadaire reprend sa place dans le temple, de nouvelles activités viennent s'ajouter à la vie cultuelle et le nombre des membres remonte jusqu'à 50.
Cette croissance un peu trop rapide peut-être à un certain moment, a créé une crise d'identité qui s'est soldée en 1984 par le départ de six familles (11 membres).
Suite à cela, le ministère de M. Bernadel et l'arrivée de M. Bergèse ont permis à l'église de retrouver la confiance et la croissance (53 membres) ; croissance également pour la participation au culte et redressement financier.

Les fruits de la moisson

Dans un précédent résumé historique il était mentionné « c'est aujourd'hui que se préparent les victoires de l'an 2000 » ; « regardez bien les champs : les grains sont mûrs et prêts pour la moisson ! » Jn 4/35
Depuis le ministère de M. Charles Nicolas et aujourd'hui celui de M. Paolo Vasconcelos, les fruits sont là : actuellement 70 membres inscrits. L'église de Vauvert est bien vivante dans cette ville où elle a sa place. Nous sommes le peuple de Dieu, du Dieu vivant dont nous voulons être les témoins car il reste encore beaucoup à semer afin de pouvoir encore récolter.

Bilan de l'historique

De cette histoire il ressort que rien n'est jamais gagné, l'Eglise qui est debout doit toujours prendre garde de ne pas tomber. Mais inversement, rien n'est jamais perdu, et celle qui est à terre peut toujours être relevée par son Seigneur !
Le pasteur Toureille déclarait à l'assemblée générale de 1943 « les choses mises au mieux, sans conquête ni réveil, il n'y aura plus d'Eglise Evangélique à Vauvert entre 1970 et 1980 ».

Les pasteurs du petit temple

1867 M Grassard
1868 M Jean Cadene
1880 M Blanc-Misland
1887 M Alexandre Wesphal
1895 M Castelnau
1908 M Autrand
1921 M Boule
1925 M Albert Cruvellier
1942 M Toureille
1944 Melle Madelaine Lequatre
1946 M Caldesaigues
1952 M George Roux
1955 M Delpech
1967 M Pierre Mathys
1970 M Paul Milan
1972 M Roger Van Dyk
1986 M Max Bernadel
1988 M Daniel Bergese
1994 M Charles Nicolas
2004 M Paolo Vasconcelos
2012 M Gérard Boss
2016 M Carlos Funk
2017 M Timothée Calvot